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à propos des artisans de nature

L’association

Artisans de nature (ADN) est une association Loi 1901 à but non lucratif et un collectif d’artisans des gestes premiers et des arts de vie sauvage, née de la rencontre de deux passionnés en septembre 2016, Laurent Beaumatin et Eudes Hadorn. C’est une organisation à caractère culturel qui se donne l’ambition de sensibiliser différents types de publics aux modes de vie et de pensée des peuples de chasseurs cueilleurs collecteurs qui jalonnent les différentes périodes de l’histoire de l’humanité, en tous points du globe, des confins de la préhistoire en Tanzanie aux Samis de Laponie du 21ème siècle.

Les artisans de nature se proposent d’effectuer ce travail de reconnexion avec nos racines, de redécouverte de ce que l’espèce humaine est au plus profond d’elle même, de résurgence de nos mémoires collectives ancestrales, en utilisant différents leviers. Un vaste programme d’animations, de démonstrations techniques, d’ateliers participatifs, de stages d’immersion en forêt, de formations courtes ou longues a été imaginé par les membres de l’association.

ADN se veut relever le défi d’incarner une école de de vie sauvage (fondation de l’Ecole de la Nature et des Peuples Racines en cours en pays de Carnac ) à même de transmettre à nos enfants d’aujourd’hui, parents des générations futures, ce que ses membres considèrent comme des savoirs fondamentaux. L’association a pour ambition de contribuer à la construction du monde de demain et s’inscrit pour cela dans une démarche éducative, pédagogique, culturelle et scientifique.

La philosophie

Au commencement était le rêve. Le rêve de toucher le cœur des hommes et des femmes, le rêve de voir l’étincelle dans les yeux des enfants du 21éme siècle. Ce rêve s’est rapidement cristallisé autour des termes réenchanter, réemboiser, reconnecter. Cette initiative part donc du constat de plusieurs passionnés que le temps est venu d’apporter non pas des réponses au grand public, mais de faire émerger de nouvelles interrogations à toutes celles et ceux qui se demandent : Où va l’humanité sur un plan collectif ? Ou vais-je sur un plan individuel ? Et peut-être à ceux qui ne se posent pas encore la question… En d’autres termes : il s’agit de semer des graines dans l’esprit des personnes que nous rencontrons, à différents niveaux. Des graines qui germeront pour certaines, parfois après plusieurs semaines, plusieurs mois, voire plusieurs années ; des graines destinées à devenir des arbres; des arbres destinés à se ressemer au fil du temps. Contribuer au changement des rapports homme/nature, faire évoluer les consciences quant à la place que nous occupons sur la Terre en tant qu’être humain, réapprendre à observer les équilibres et les déséquilibres dans notre environnement en ayant une pensée autonome, c’est la vocation de l’association Artisans de nature.

De ce rêve et de ces constats est né le credo de l’association : « Savoir d’où l’on vient pour mieux choisir où l’on va ». On comprendra aisément, à travers cette invitation, que la volonté n’est pas de recréer le passé et de revenir à un mode de vie préhistorique, mais bel et bien de nous inspirer de certaines clés, d’un certain rapport à l’environnement, d’un certaine lecture du monde, d’une sensibilité bien particulière de relation au vivant qui nous entoure, pour contribuer à notre échelle à construire un avenir plus pérenne et un futur où l’homme est en harmonie avec son environnement. Le challenge est ambitieux, mais à l’échelle de notre vie, nous, Artisans de nature, avons décidé d’être le plus en phase possible avec nos valeurs et de témoigner des modes de vie des peuples racines, des gestes premiers et des arts de vie sauvage.

Projet Tribu ADN Bretagne – France

Dans notre imaginaire d’hommes et femmes modernes occidentaux, le mot “tribu” peut renvoyer à bien des représentations, plus ou moins empreintes de folklore, qui nous arrachent bien souvent un demi-sourire presque condescendant (les doux sauvages, pense-t-on alors !). Selon la définition anthropologique du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales), une tribu est un “groupe social généralement composé de familles se rattachant à une souche commune, qui présente une certaine homogénéité (physique, linguistique, culturelle…)”. Le terme étant de nos jours principalement usité pour faire référence aux peuples premiers qui ont existé ou existent encore de nos jours, tout en ayant su préserver dans leur mode de vie de nombreux éléments issus de traditions ancestrales inhérentes à leur culture. De notre point de vue occidental, pas étonnant que leurs moeurs non encore totalement englouties par l’uniformisation culturelle résultant de la mondialisation (et différant de ce fait si radicalement des nôtres) aient de quoi surprendre !

Quand nous employons le terme de “tribu” pour nous désigner, nous ne voulons en aucun cas verser artificiellement dans le pittoresque en singeant des manières qui ne sont pas les nôtres. Nous sommes bel et bien des enfants occidentaux du 21e siècle et sommes tout à fait à l’aise avec cette idée. Toutefois, nous sommes très attachés à ce terme de “tribu” car c’est tout à la fois une manière de rendre hommage tant à nos ancêtres de la préhistoire (qui on veut bien l’imaginer, s’organisaient très certainement en structures similaires) qu’aux peuples racines qui nous sont contemporains. De plus, c’est aussi, de manière symbolique, une façon d’emprunter un peu d’un état d’esprit et d’une sagesse venus d’ailleurs (autres temps, autres peuples, autres lieux) pour nous en inspirer au quotidien. Et d’ailleurs, cela ne fait-il pas sens pour les passeurs de nature et de savoir-gestes que nous sommes de chercher également plus de cohérence avec ce que nous partageons, enseignons, transmettons, jusque dans notre mode de vie ? “Incarne ce que tu enseignes” et c’est alors seulement que le message prendra véritablement toute sa valeur.

De la définition du CNRTL, nous mettrons de côté l’idée de la “souche commune” car la “tribu” que nous avons pour ambition de fonder est, bien entendu, cousue de toutes pièces par nos petites mains. Néanmoins, pour ce qui est de l’”homogénéité” nous avons bien l’intention de l’incarner, tant dans nos valeurs que dans notre mode de vie et nos aspirations.

Outre les considérations sur le plan symbolique, incarner ce projet en tribu représente pour nous de nombreux avantages concrets et pragmatiques. Ces avantages résident en la dimension collective de ce type d’organisation. Tout d’abord, la mutualisation des savoirs et des savoir-faire de chacun octroie une grande polyvalence à l’entité “tribu”. Cela permet d’allier nos forces pour tendre plus rapidement et plus efficacement vers nos objectifs communs, tout en permettant à chaque individu de s’enrichir des compétences des autres. Sur le plan humain, le collectif apporte à chacun une plus grande sécurité, que celle-ci soit d’ordre physique, affectif ou psychologique. La force du groupe vient souvent pallier à la fragilité de l’individu en apportant un soutien moral bienvenu. Il est plus facile de traverser les moments d’instabilité et de doute à plusieurs ; se sentir porté ensemble vers un projet commun à quelque chose de grisant, de stimulant. Cela donne aux projets plus de matière, plus de réalité. Ils deviennent moins irréalisables, moins fous et plus tangibles. Les événements, les épreuves traversés ensemble créent naturellement une grande complicité, un lien fort entre les individus, qui se sentent alors soudés par des expériences communes, vécues avec une plus grande intensité car partagées. Incarner une tribu, c’est en quelque sorte vivre comme une Famille avec des liens non forcément de sang, mais de Coeur.

Les enjeux sont multiples. D’une part, il faut saisir que notre besoin premier est de concilier le mode de vie que nous recherchons profondément, en terme d’équilibres et pour notre propre épanouissement personnel, avec la réalité que nous propose/impose la modernité. Propose/impose parce que nous savons nous adapter aux codes occidentaux de 2018 et en même temps, nous sommes souvent démunis face à certaines aberrations, à certains comportements, à une façon de penser qui nous apparaît en décalage avec ce que notre Terre d’accueil peut supporter. Ainsi, la recherche de nouveaux équilibres devient vitale pour nous. A l’instar de la vocation de l’association qui est de sensibiliser les publics aux modes de vie et de pensée des peuples racines, nous trouvons, sur le plan individuel, un consensus en témoignant des arts de vie sauvage et en transmettant les gestes premiers. En vivant une partie de l’année comme pouvaient le faire nos ancêtres de la préhistoire, mais sans nous reclure au fin fond de la forêt, nous gardons le contact avec le 21ème siècle en portant l’ambition de réenchanter, à notre manière, le monde dans lequel nous vivons, en restant en phase avec nos besoins tout en assumant nos paradoxes, notamment ceux qui concernent la communication et les transports. Comme le dit Lynx Vilden, précurseur dans notre domaine, « nous faisons partie du problème, assurément, mais nous travaillons ardemment à faire partie de la solution ».

Projet Ecole de la Nature et des Peuples Racines

À travers ce projet, notre ambition est d’investir un territoire riche en patrimoine naturel et (pré)historique pour y reconstituer un « village » évoquant différentes périodes de la préhistoire (paléolithique, mésolithique, néolithique). Ce lieu servira de support à la valorisation et à la médiation du patrimoine naturel et archéologique afin de rendre vivante la préhistoire. Notre vocation est de partager auprès du public notre passion pour la nature, la préhistoire et les gestes premiers ; cela en proposant notamment des activités participatives, ludiques, sensibles et expérimentales gravitant autour de la nature, de l’écologie et du développement durable ; de la préhistoire, de l’ethnologie, de l’archéologie et de l’anthropologie.

Partant de là, il nous a fallu penser un projet qui prenne à la fois en compte nos propres besoins mais aussi qui prenne du sens sur un territoire donné. Puis, comme nous y invite le concept japonais de l’ikigai, trouver le cœur de ce qui nous a rassemblé en articulant ce que nous aimons faire, ce que nous savons faire, ce dont notre environnement a besoin et enfin ce qui nous permet de rendre notre activité viable financièrement parlant. Ainsi, moins de deux ans après la création de l’association Artisans de nature, nos expériences, nos rencontres avec nos homologues européens, notre réseau, notre travail de communication, nos recherches ainsi que nos réflexions nous permettent de converger vers deux évidences : Incarner une tribu porteuse des savoir-faire de la préhistoire et fonder une “École de la Nature et des Peuples Racines” en pays de Carnac.

Il est important de noter que, depuis le début de l’aventure associative, nous avons à cœur de rester dans une approche pluridisciplinaire, qui, si elle se veut bien souvent ludique, ne tend jamais vers une quelconque forme de folklore. Nous tenons à rester adossés à une véritable démarche étayée sur les plans scientifique et expérimental, tant pour ce qui concerne nos prestations que pour ce qui concerne notre artisanat.

Nos MEMBRES D’HONNEUR

Kim Pasche

Suisse, Canada

Trappeur, chasseur et artisan de la préhistoire, Kim Pasche vit au Nord-ouest du Canada, proche du cercle polaire arctique, en pleine nature. Là, il tente de désapprendre nos habitudes « civilisées » au profit d’un mode de vie proche de celui des chasseurs-collecteurs. Cette démarche l’a amené à collaborer avec les départements d’archéologie de Suisse et du Yukon, ainsi qu’à imaginer avec les Premières Nations du Canada des façons de transmettre leur culture sauvage aux prochaines générations.

Lynx Vilden

USA, Angleterre, Suéde

Lynx Vilden est la fondatrice et instructrice principale de l’école « Living Wild ». Elle a voyagé, exploré et a fait des recherches sur les cultures traditionnelles de l’Arctique et d’autres régions désertiques. Elle pratique et enseigne les techniques primitives tant aux États-Unis qu’en Europe depuis 1991. Elle contribue régulièrement à la revue américaine Primitive Technology. Lynx a vécu dans un village Sami en Scandinavie, dans le désert au Sud-ouest de l’Arizona et au Nouveau Mexique, dans les Rocheuses du Montana et les montagnes du Nord de Washington. En 2001, elle a commencé le « Projet des Quatre Saisons », programme consacré au partage des compétences et des techniques de vie primitive.

Werner Pfeifer

Allemagne, Namibie

Werner Pfeifer a grandi en Namibie où il a beaucoup appris des San Bushmen.Ces 20 dernières années, il a développé l’art de fabriquer des arcs de chasse efficaces avec seulement un couteau et une hache. Il dispense dans le monde entier des enseignements comme la fabrication d’équipements de chasse préhistorique, la taille de silex, les techniques d’allumage de feu, la cuisine primitive, la réalisation d’embarcations en peau crue, la traque et moults autres gestes premiers. Werner oeuvre comme enseignant dans un musée de la préhistoire, au Steinzeitpark Dithmarschen, en Allemagne. Là-bas, il a initié la reconstitution d’un campement mésolithique et y a introduit une pédagogie nouvelle dédiée à la transmission des gestes premiers. Il est régulièrement invité par les grands musées de différents pays européens, à l’occasion d’événements majeurs autour de la préhistoire.

Klara-Marie Schulke

Allemagne

Klara-Marie a grandi près de la mer baltique dans le nord de l’Allemagne. A 19 ans, elle a commencé à apprendre les gestes premiers puis à les enseigner. Pendant 12 ans, elle a vécu plusieurs fois dans la nature, sur des périodes de 1 mois à 1 an et a participé à une traversée à cheval des Andes, du Chili à l’Argentine. Elle détient le permis de chasse allemand et est une traqueuse et guide certifiée. Elle a pris part aux actvités de différentes écoles de vie sauvage dont « Living Wild ». Klara-Marie est fondatrice et coordinatrice de « Wildnis & Naturhandwek » en Allemagne. Elle a développé différentes formations longues et des projets d’accompagnement de personnes cherchant une connexion plus profonde avec la nature. Son désir est de reconnecter les deux mondes – celui de nos ancêtres et le monde moderne – afin d’enrichir la vie quotidienne des individus. Elle enseigne également dans différentes écoles et institutions en lien avec la nature en Europe.

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